Le blues de l’enquêteur – une non-enquête de l’inspecteur Collenduo

Charlotte : On sonne !
Kevin : Je le sais bien qu’on sonne… Je ne suis pas sourd..
Charlotte : Eh bien va ouvrir !
Kevin : Pourquoi moi ?
Charlotte : Parce que je travaille…
Kevin : Ben moi aussi je travaille…
Charlotte : Tu fais semblant depuis 2 heures…
Kevin : Pfff… C’est pas pratique de vivre à deux dans un petit studio bordelais… On n’a plus de vie privée… C’est bon ! C’est bon ! J’arrive… Charlotte !… Tu ne vas jamais me croire… C’est…
L’inspecteur : Bonjour m’sieur…
Charlotte : Inspecteur Collenduo ?…
L’inspecteur : Bonjour m’dame…
Charlotte : Ne m’appelez pas m’dame, j’ai l’impression d’avoir cent ans…
L’inspecteur : Oui m’dame… mais si je ne le fais pas, le lecteur ne sait pas que c’est moi qui parle… Ça permet de rester clair…
Charlotte : Bon…
Kevin : Qu’est-ce qui vous amène à Bordeaux, inspecteur ?
L’inspecteur : L’actualité… Et toutes les questions que je me pose sur elle et sur moi… C’est bien simple j’ai rempli toutes les pages de mon carnet de questions qui restent sans réponse.
Charlotte : Et vous souhaitez qu’on vous aide à répondre à ces questions ?
L’inspecteur : Oui m’dame… Sans vouloir vous déranger dans vos études bien sûr…
Kevin : Entrez et asseyez-vous, inspecteur… Il y a bien une pile de bouquins que vous pourrez déplacer pour trouver une chaise dessous.
L’inspecteur : Vous me connaissez… J’ai de fortes convictions concernant mon métier et sa nécessité vitale pour notre société. On punit les assassins, les voleurs, les escrocs… Ils font toujours une petite erreur et hop ! Je les coince et au trou !…
Charlotte : Nous savons cela, inspecteur…
L’inspecteur : Eh bien je ne comprends plus ce qui arrive… Les escrocs, les voleurs, je les confonds. Je prouve leurs forfaits. Ils avouent même en affirmant qu’ils assument et…
Kevin : Et ?…
L’inspecteur : Ben rien… Il ne leur arrive rien… Ils repartent comme si de rien n’était… Et c’est moi qui me fracasse sur leur réalité en béton armé… Le plus humiliant c’est quand ce sont ces mêmes pourritures qui font appel à moi pour régler leurs problèmes…
Charlotte : C’est qu’ils reconnaissent vos qualités, inspecteur…
L’inspecteur : Merci, c’est gentil, m’dame… Mais si je suis doué comme ils me le disent alors pourquoi ils ne sont pas en taule… ou pire pour eux précipité dans le puits sombre et froid de l’oubli ?
Kevin : Ah ça !… P’t’être bien que l’époque est plus faite pour eux que pour vous ?
L’inspecteur : Je suis dépassé, c’est ça ?
Charlotte : Non, inspecteur… Je suis sûre que vous êtes encore et toujours le plus fin limier de France… C’est le contexte qui n’est plus le même.
Kevin : Voilà, c’est ça… C’est le contexte…
Charlotte : Regardez… Avec tout ce qu’on a mis en évidence des magouilles mensongères de Blanquer il aurait dû disparaître des écrans radar… Ben non, il remonte à la surface de temps en temps…
Kevin : C’est ça !… Blanquer, c’est le fer de lance de notre dissuasion nationale… Il disparait, tu crois qu’il s’est noyé au milieu des mensonges qu’il a pu lancer dans tous les médias mais non, quand il y a besoin, pouf ! Il revient ! Parce qu’il ouvre une école. Parce qu’il va publier un livre. Parce qu’il hésite à savoir s’il se rase la barbe ou non…
Charlotte : Et il semble que tout le monde a oublié… Le virus qui ne se propageait pas à l’école, Ibiza, la réforme du bac qui allait rendre les élèves heureux, les 1% des profs qui ne le soutenaient pas…
L’inspecteur : Justement… Comment ils se relèvent ces gens-là ?
Kevin : C’est des Culbuto !… Et plus tu cognes fort dessus plus ils te reviennent vite et fort dans la tronche !
Charlotte : Ils se pensent insubmersibles !
Kevin : Inattaquables !
Charlotte : Et ils se prétendent invisibles alors qu’on les voit tout le temps.
L’inspecteur : Vous voyez… Dans l’époque difficile actuelle j’ai l’impression que j’ai mal fait mon boulot… Que c’est de ma faute s’ils sont toujours là à grenouiller et à faire du mal à la société…
Kevin : Inspecteur, vous n’y pouviez rien…
Charlotte : Sans vouloir être méchante vous agissez encore comme un flic d’une vieille série télé du début des années 70. Ça ne peut plus aller. En face de vous il y a tout un milieu médiatique pour inverser le rapport de force.
L’inspecteur : Que voulez-vous dire ?
Charlotte : Tout ce que vous pouvez leur reprocher, ils l’assument…
Kevin : Assumer c’est comme être perché quand on joue à chat. « J’assume ! » et hop ! Vous ne risquez plus rien… « Oui j’ai menti mais j’assume ! ». Totem d’invulnéravirilité.
Charlotte : Et le journaliste « Ah ok, il assume… Alors c’est bon… Sujet suivant… Une vieille dame agressée dans une commune de banlieue… »
Kevin : Oui… Et généralement c’est des gens comme moi qui ont attaqué la vieille dame. Sans quoi ils diraient rien sur le truc.
L’inspecteur : Je me sens inapte à faire ce que je dois faire… Si la force n’est plus à la loi et à la justice mais à l’agitation médiatique plus rien n’est possible…
Charlotte : Allons, inspecteur… Vous n’allez pas baisser les bras !
L’inspecteur : Mais je ne sers plus à rien…
Kevin : À la fin vous y arriverez… Ils se font toujours pincer… Mais ça prend de plus en plus de temps… Il y en a ils sont en examen depuis que j’ai l’âge de comprendre ce qu’on dit. Ils seront condamnés quand je serai retraité.
Charlotte : Si tu arrives à la retraite…
Kevin : C’est vrai !… Il faut qu’on arrête de réfléchir comme des boomers…
L’inspecteur : Je suis un boomer…
Charlotte : Ok… mais à part avec votre Peugeot pourrie est-ce que vous êtes responsable du changement climatique ?
L’inspecteur : J’ai laissé la lumière allumée parfois dans des pièces. Et je n’arrête pas l’eau quand je me brosse les dents…
Kevin : Tant que vous n’avez pas fait Paris-Lyon en jet privé quatre fois par jour ça passe.
L’inspecteur : Comment je pourrais les coffrer plus vite ?
Charlotte : Vous pensez bien que si on avait trouvé un moyen on s’en serait déjà servi. Mais dans notre monde la vérité n’est qu’une option parmi d’autres et elle apparaît d’autant plus suspecte qu’elle est portée par des gens se fondant sur la science.
Kevin : Ah si vous pouviez faire fermer certains relais médiatiques… Vous connaissez personne à l’ARCOM ?
L’inspecteur : Non… Même à l’IGPN je ne connais plus personne…
Charlotte : Je crains qu’on ne puisse vous être d’une grande utilité, inspecteur…
L’inspecteur : Alors c’est fichu ?
Charlotte : Je le crains… Mais rassurez-vous… Un jour, dans les livres d’histoire, votre combat sera reconnu. Parce que nous finirons par l’emporter.
L’inspecteur : Comment le savez-vous ?
Kevin : Sans croire ça on ne réussirait plus à se lever et à s’aimer, inspecteur…

Gaby veut comprendre – une enquête de l’inspecteur Collenduo

Gaby : Ah ! Enfin !… Vous en avez mis du temps à arriver !…
L’inspecteur : C’est que vous m’avez envoyé mener une enquête de sécurité interne dans notre base Dumont-d’Urville en Antarctique. Ce n’est pas desservi par le RER B.

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Aide aux « experts » de plateaux trop prompts à condamner les défaillances du système scolaire

Liste officielle de ce qu’on n’enseigne plus dans les cours d’histoire :

  • la Shoah
  • l’esclavage et la traite
  • Napoléon Ier
  • nos ancêtres les Gaulois
  • la Résistance
  • Louis XIV
  • Henri IV et Sully
  • Marignan 1515
  • 1516, 1er anniversaire de la bataille de Marignan
  • la Préhistoire
  • Les Lumières (à cause des écologistes qui ont protesté contre une dépense énergétique superflue)
  • la colonisation
  • les effets positifs de la colonisation
  • la recette de la poule au pot
  • la bataille de Verdun
  • la bataille de Verdeux
  • Napoléon III et la fête impériale (ah on savait s’amuser en ce temps-là !)
  • la bataille de Poitiers
  • l’autre bataille de Poitiers
  • les effets positifs de la ceinture de chasteté
  • Clovis II, Clovis III, Clovis IV
  • les rois fainéants (ancêtres de Bruno Le Maire)
  • la barbe fleurie de Charlemagne
  • les titres du PSG en Ligue des champions
  • le paysan du Lauragais au XIIe siècle
  • le nez de Cléopâtre VII
  • le latin de Garennes
  • les diadoques
  • la dignité de Cyril Hanouna
  • la guerre de Cent ans (sous le fallacieux prétexte qu’elle aurait duré plus que cent ans)
  • le massacre de la Saint-Barthélemy (sous le fallacieux prétexte que personne ne sait exactement où vont les accents aigus dans le nom Barthélemy)
  • la question des sources (notamment celles de la Loire)
  • Durandal
  • Dura lex sed lex
  • la java de Broadway
  • Jeanne Hachette (sous prétexte qu’elle a été rachetée par Vincent Bolloré)
  • le paysan du Lauragais au XIIIe siècle
  • la mort de Félix Faure (à laquelle on préfère cette insignifiante affaire Dreyfus)
  • l’ordre clunisien
  • l’ordre cistercien
  • l’ordre des frères prêcheurs
  • l’ordre darmanien
  • la victoire de Samothrace
  • la Vénus de Milo
  • la minus en vélo
  • le paysan du Lauragais au XVIe siècle
  • l’âge du bronze
  • le début de la carrière de Pascal Praud dans le journalisme sportif
  • Johnny, sa vie, son oeuvre, ses épouses
  • Paul Bocuse et les frères Troisgros
  • Tibère (y en a que pour Auguste, Néron et Caligula)
  • le Malet-Isaac entre les pages 343 et 352
  • Jean sans terre (accusé de concurrence illégale par les Pompes Funèbres Générales)
  • le débarquement du 15 août 1944
  • les Capétiens directs
  • les Capétiens indirects (via Capdenac et Culmont-Chalindrey)
  • la filmographie d’Abel Gance
  • la filmographie de Ridley Scott
  • tout ce qu’on vous a pourtant appris et que vous avez quand même oublié

2 et demi – une enquête de l’inspecteur Collenduo

L’inspecteur ; Bonjour, m’sieur…
Le Premier Ministre : Oh !… Vous revoilà !… Mais pourquoi ne suis-je pas surpris, inspecteur… Inspecteur ?
L’inspecteur : Inspecteur Collenduo…
Le PM : Voilà… D’un service baroque et étrange dont j’ai oublié le nom…
L’inspecteur : Vous avez raison de ne pas faire d’effort de mémoire, m’sieur… Dès que je vous fais des ennuis, vous supprimez mon service…
Le PM : Et vous revenez quand même…
L’inspecteur : Qu’y puis-je si nous sommes encore un État de droit ?
Le PM : Vous, rien… Mais moi je pourrais mieux m’y prendre, c’est sûr… Alors qu’est-ce qui vous amène cette fois-ci ?
L’inspecteur : Eh bien, nous avons été saisi à la BRRRR… Brigade de Répression de la Réforme Ringarde Réactionnaire…
Le PM : Un sigle qui fait froid dans le dos…
L’inspecteur ; Nous avons été saisis, disais-je, d’une demande d’enquête sur votre réforme des concours de recrutement des enseignants…
Le PM : Écoutez, je vais plutôt vous laisser aller en parler avec ma ministre de l’Éduca…
L’inspecteur : Je vous interromps, m’sieur… Ça ne marche pas le « c’est pas moi, c’est elle »… À chaque fois qu’il y a une annonce c’est vous qui la faites… Je suppose que vous ne voudriez pas qu’on pense que vous n’êtes qu’un simple répétiteur ?
Le PM : Sûrement pas ! On n’a de véritable autorité que si on sait de quoi on parle et si on a une maîtrise des sujets qu’on traite de par sa formation…
L’inspecteur : C’est exactement ce que disent les associations de spécialistes, m’sieur…
Le PM : Oui mais, pour l’enseignement, ce n’est pas pareil… Ces grands spécialistes, enfermés dans leur domaine étroit, ne savent finalement pas grand chose. Ce n’est qu’en étant spécialiste de tout qu’on domine un sujet. Il nous faut de grands généralistes !
L’inspecteur : Pour mieux soigner les élèves ?
Le PM : Parfaitement, inspecteur. Pour être à leurs petits soins… De 8 heures à 18 heures… Spécialement si des élèves sont de jeunes petits cons violents et hostiles à la laïcité.
L’inspecteur : J’ai été saisi de cette demande d’enquête mais je dois vous dire qu’il y a des petits détails qui me chiffonnent… Des petits trucs que je ne comprends pas… Et c’est pour cela que je viens vous voir.
Le PM : Vous avez raison. Je vais vous expliquer.
L’inspecteur : Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les enseignants d’histoire n’aiment pas l’alignement des questions du concours sur les programmes… Cela paraît parfaitement logique…
Le Pm : C’est que ce sont des wokes démagogues et manipulateurs. Voilà pourquoi…
L’inspecteur : Ah… La manière dont vous avez répondu me confirme dans l’idée que leur demande a donc du sens… Je vous ai posé une question pratique, vous avez répondu sur un aspect idéologique…
Le PM : Je vous dis ce qui est.
L’inspecteur : Très bien, m’sieur… Je le note… Donc, c’est parce que les professeurs recrutés sont idéologisés qu’il faut les recruter sur un savoir minimal ?
Le PM : Exactement !…
L’inspecteur : Il est donc dangereux qu’un enseignant pense ?
Le PM : Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Si un enseignant veut penser, qu’il pense !… Mais pas à propos de son travail… C’est quand même le futur de la France qu’il a entre ses mains… Vous imaginez s’il formait un pays de jeunes gauchistes ?
L’inspecteur : Quand on regarde comment votent les Français et qu’on sait comment pensent et votent les enseignants on peut dire que ça fait au moins deux générations qu’ils ratent leur coup, m’sieur…
Le PM : On ne sait jamais… Il suffit d’une fois…
L’inspecteur : Une fois ?!… Quand ça ?!…
Le PM : François Hollande !… Rappelez-vous !… Les chars de l’URSS étaient aux portes de la France…
L’inspecteur : Je ne vais pas me permettre de vous reprendre. C’est vous qui êtes supposé être l’intellectuel ici…
Le PM : Parfaitement… François Hollande et son homme des basses besognes, Jean-Marc Ayrault… L’homme au couteau nantais entre les dents…
L’inspecteur : Pardon m’sieur mais je crois que vous êtes encore trop dans votre débat avec Jordan Bardella…
Le PM : Ah ?!… Pourquoi dites-vous ça ?…
L’inspecteur : Je ne sais pas, m’sieur… L’impression que vous jouez à qui fera le plus peur aux gens sur les dangers qui les menacent… En évitant d’évoquer ce qui les menace vraiment.
Le PM : Ça se voit ?
L’inspecteur : Ben, à force un peu, m’sieur… Ma femme me le disait encore ce matin en essayant de louer notre appartement avec vue sur le Stade de France pour 18 000 euros la semaine fin juillet : « Ça se voit quand même »…
Le PM : Mais qu’est-ce qui se voit ?
L’inspecteur : Que vous construisez un avenir surtout fait de gravas…
Le PM : Que voulez-vous ? C’est ça un monde en transition…
L’inspecteur : Ce qui me ramène à mon sujet… Vous m’connaissez, m’sieur… Je lâche pas l’affaire comme ça…
Le PM : C’est bien pour ça qu’on ferme vos services avant que vous ne terminiez vos enquêtes.
L’inspecteur : Recruter les enseignants du secondaire 2 ans et demi après le Bac, ce n’est pas un peu tôt quand même ?… Vous pensez qu’ils seront prêts ?
Le PM : Près de quoi ?
L’inspecteur : Ben déjà, près de leurs sous parce que commencer à 900 euros par mois…
Le PM : Ils feront comme d’autres, ils resteront plus longtemps à vivre chez leurs parents… J’ai lu un article très intéressant sur le sujet il y a peu… Très intéressant ces jeunes qui n’arrivent plus à rompre avec le cocon familial… Je pense que c’est encore un effet néfaste du portable.
L’inspecteur : Ou c’est que les prix des logements sont trop élevés ?
Le PM : Les prix c’est le marché qui les détermine… C’est une règle. C’est une loi. Cela ne peut donc pas être la cause de cette situation… Non, je crois que c’est culturel… Les enseignants n’ont pas appris la vie à ces jeunes.
L’inspecteur : Parce que la vie c’est partir ?
Le PM : Oui… Et la mort c’est partir beaucoup…
L’inspecteur : Donc, si je vous suis bien, m’sieur, les enseignants sont responsables des jeunes qui restent chez eux et des jeunes qui sortent dans les rues ?
Le PM : C’est cela… Ce sont des enseignants trop formés pour ce qu’on leur demande… Ils ont de trop hautes idées intellectuelles pour des gamins qui avant tout ne demandent qu’à assouvir leurs pulsions violentes.
L’inspecteur : Et donc, en abaissant le niveau de recrutement ?
Le PM : On pourra plus facilement recruter des anciens policiers, voire même des recalés du concours de la Police. La jeunesse sera surveillée et les « mort aux vaches » seront bien gardés.
L’inspecteur : Donc, vous voulez recruter des moins bons qui feront mieux ?
Le PM : C’est exactement ça !… Ah, inspecteur, si vous n’étiez pas si viscéralement attaché à votre profession d’enquêteur, je vous aurais proposé de rejoindre le pool de mes conseillers en communication. Vous savez rendre clair ce que je cherche à garder flou.
L’inspecteur : Merci m’sieur mais là il y a encore un p’tit truc qui me tracasse…
Le PM : Je vous écoute… Juste le temps d’envoyer ce petit mail à mon ami Gérald Darmanin qui veut le même poste que moi dans 3 ans… Voilà… Allez-y…
L’inspecteur : Comment ces nouveaux enseignants vont se former à tout ce qu’ils devront savoir pour le concours en deux ans et demi à peine ?…
Le PM : Pardon ?!…
L’inspecteur : Est-ce que ça ne va pas obliger les universités à ne former qu’aux concours d’enseignants ?
Le PM : Les quoi ?
L’inspecteur : Les universités…
Le PM : Mais vous n’avez pas suivi !… Vous prenez des notes sur votre petit carnet mais vous ne suivez pas !… Les universités ce sont des nids à gauchistes woke. Pourquoi aller former nos enseignants là-bas ?
L’inspecteur : Je ne sais pas, m’sieur… Parce que ça s’est toujours fait comme ça…
Le PM : Eh bien justement… Nous ne voulons plus que ça se fasse comme ça !… Les enseignants sont nuls. C’est à cause d’eux que l’extrême droite est à plus de 30 %. On fera autrement !
L’inspecteur : Et comment ?
Le PM : Le concours de recrutement des enseignants se préparera dans des établissements payés par les régions avec du personnel payé par les départements et du matériel payé par les villes.
L’inspecteur : Ça ne risque pas de coûter cher ?
Le PM : Oh que si… C’est pour cela que des établissements privés seront aussi autorisés à effectuer cette préparation… et que les régions, les départements et les communes pourront les financer pour que ça leur revienne moins cher…
L’inspecteur : Mais alors, m’sieur… C’est une arnaque…
Le PM : Une arnaque, une régression, une caporalisation, une perte de sens du service public, vous pouvez appeler ça comme vous voulez. La BRRRR vient d’être supprimée. Fin de votre enquête. Au revoir…

Arrestation d’Oléagineuses Carabinées – une enquête de l’inspecteur Collenduo

Emmanuel : Vous savez pourquoi on est là ?
Stanislas : Non. Et puis moi de toute façon je ne sais jamais rien.
Bruno : Pareil. Des agents sont passés me cueillir au ministère pendant ma pause Perrier citron et je n’en sais pas plus.
Gabriel : Je ne sais rien. Continuer la lecture de Arrestation d’Oléagineuses Carabinées – une enquête de l’inspecteur Collenduo

La véritable histoire des JO de Paris 2024 (4)

Les médias internationaux avaient passé la nuit entière du 28 au 29 juillet à veiller devant les portes de l’hôpital Georges Pompidou avec cette jubilation morbide de charognards avides de scoop frais. Dame ! La première magistrate d’une ville accueillant les Jeux hospitalisée et, selon des rumeurs insistantes, dans un état pas beau à voir, ce n’était, de mémoire d’experts de l’histoire olympique, jamais arrivé. Certes, Luc Ferry avait affirmé avec sa docte assurance que le maire de Cincinnati avait fait un gros malaise lors des Jeux de 1912, mais les réseaux sociaux n’avaient pas tardé à le renvoyer à ces chers États baltes. A 7 heures du matin, alors que le souffle des éoliennes géantes reprenait, un communiqué officiel avait été lu par le professeur Djémal Partoux, doyen honoraire de la faculté de médecine, indiquant que la maire de Paris se reposait et qu’un autre communiqué serait diffusé dans le courant de l’après-midi s’il n’y avait pas d’amélioration. Faute d’informations plus précises, la presse avait braqué ses caméras vers une autre fenêtre de l’hôpital, celle où, toujours selon le communiqué officiel, se reposait Jean-Luc Mélenchon qui en était à son cinquième jour de grève de la faim afin de permettre aux athlètes russes, libres et élevés à l’eau claire, de prendre part fièrement aux Jeux : « Ils ont autant de droits que ces athlètes américains nourris au capitalisme et aux anabolisants de synthèse » avait-il déclaré à la presse en dévorant son dernier steak apporté fraternellement par Fabien Roussel.

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La véritable histoire des JO de Paris 2024 (3)

Le premier dimanche olympique, ce 28 juillet, vit se matérialiser une des pires craintes des observateurs : sans même avoir eu la décence de se signaler aux ordinateurs de France Météo, le nouveau nom de Météo-France, une forte chaleur s’installa sur la capitale. La température monta soudain jusqu’à 36° à l’ombre ce qui fit la fortune des vendeurs d’ombre qui n’hésitaient pas à facturer jusqu’à 200 euros le quart d’heure d’abri sous un parasol. La touffeur était telle qu’on vit les premiers malaises dans des stations de métro surchauffées et encombrées de touristes dégoulinants. Les services de police comptèrent douze fractures consécutives à des glissades sur des flaques de sueur et trente-sept évanouissements provoqués par l’inhalation de sprays Axe pour hommes. Plusieurs hôpitaux de campagne furent déployés en urgence notamment dans les stations de la ligne 13 ; la tentative pour disposer les voyageurs sur deux niveaux, initiée par les services prospective de Valérie Pécresse, se révélait en effet un échec en dépit de l’installation d’un second plancher à 1m30 du sol à l’intérieur des rames. Une réunion d’urgence dans le bureau d’Emmanuel Macron réunissant tous les responsables compétents sur la question climatique, c’est-à-dire le Président et son épouse, aboutit à une décision qui devait être emblématique que ce que la presse américaine appela « la méthode Macron de gestion des crises » : trois bataillons de jeunes du SNU furent parachutés sur un futur site éolien breton, récupérèrent le matériel nécessaire puis revinrent sur les hauteurs de Montmartre pour monter sept éoliennes, le tout en moins de 24 heures. Trente-sept éditorialistes des médias audiovisuels furent ensuite déployés pour souffler sur les pâles, les faire tourner et offrir ainsi un flot d’air frais vers les sites de compétition. La canicule, vaincue, se le tint pour dit et oublia de revenir le lendemain.

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La véritable histoire des JO de Paris 2024 (2)

Le 27 juillet au matin, la presse nationale était fort partagée sur les événements de la veille au soir. Bien sûr, les éditoriaux pointaient la « pire cérémonie d’ouverture jamais vue » mais comme les dirigeants des médias étaient tous, plus de près que de loin, en affaire avec l’organisation des Jeux, des consignes avaient été données pour ne pas en faire trop. Seul Libération se montrait un peu provoc avec une une titrée « Une soirée de feu sans artifices ». En fait, tout le monde était si abattu par l’image du pays donnée au monde que c’était profil bas et qu’on espérait que la première journée de compétition allait corriger un peu le tir.
A vrai dire, comme toujours, les compétitions de football avaient déjà commencé… et mal commencé pour l’équipe de football féminin qui s’était inclinée à la surprise générale le 25 juillet face à un représentant africain. Il faut dire, et personne ne l’a oublié, que le coach Hervé Renard avait, une semaine avant le premier match, décidé de prendre la tête de la sélection du Niger masculin avec comme objectif une victoire à la CAN 2025. Ses propos dans l’Équipe avaient eu le don de déstabiliser les Bleues, l’ancien sélectionneur expliquant qu’en deux ans à la tête de l’équipe il n’avait trouvé personne pour lui laver ses chemises blanches : « Ce sont de fichues feignasses sur et hors du terrain » avait-il conclu. Du côté masculin, le match nul des Bleus avec un Kylian Mbappé fantomatique devant les buts avait ravi tous les supporters du PSG présents dans les tribunes. Mais voilà en ce 27 juillet la perspective de premières médailles pour la France était bien réelle et tout le monde, enfin tous ceux qui trouvaient quelque intérêt aux compétitions, se raccrochaient à cette perspective. Continuer la lecture de La véritable histoire des JO de Paris 2024 (2)